Voir loin et agir maintenant
Après avoir été dévoilé lors de la REF Numérique du MEDEF, le plaidoyer «Pour une IA à impact positif» était présenté aux membres de La villa numeris en ouverture de son assemblée générale
«L'objectif de départ est de contrer la vision alarmiste sur l'IA sans tomber dans l'angélisme», rappelle Marie-Aude Aufaure, experte en big data et en IA, qui a coordonné les travaux «Pour une IA à impact positif» dirigés par Fabien Versavau dont le plaidoyer a été publié fin mars.
Plaider
«Sur l'IA et ses enjeux, sur la place et le rôle de la technologie, on se retrouve naturellement avec La Villa Numeris. Cela a du sens de conduire cette réflexion ensemble. Je suis ravi de cosigner ce plaidoyer», explique Fabien Versavau, PDG de Rakuten France. Celui-ci prend appui, note-t-il, sur «un excellent collectif avec une diversité de points de vue, de compétences et de secteurs». Effectivement, «scientifiques, académiques, philosophes et responsables syndicaux» ont participé aux auditions, rappelle Marie-Aude Aufaure.
Engagé résolument, le plaidoyer «Pour une IA à impact positif» propose d'«utiliser l'IA de manière responsable». D'ailleurs, Ysens de France, docteure en droit international public, spécialisée en robotique militaire terrestre, qui a participé aux travaux évoque le titre du rapport qui lui «plaît beaucoup. On est à l'heure de la démonstration de conviction. Je suis ravie qu'il y ait le mot 'plaidoyer'. Soyons confiants dans cette technologie!»
La présentation du plaidoyer a lieu lors de la journée mondiale du livre, un sujet cher à Fabien Versavau et pour Rakuten qui œuvre pour le promouvoir. Il rappelle d'ailleurs que la technologie est un meilleur levier que la fiscalité pour le valoriser. Il s'agit bien, pour lui, d'avoir recours à la technologie «pour créer de la valeur dans l'écosystème». Le plaidoyer met en exergue «un croisement d'enjeux économiques, sociétaux et réglementaires», relève Fabrice Versavau. Aussi, il apporte une autre approche de celle du Gouvernement qui «s'empare de cette thématique avec un prisme réglementaire et institutionnel. Ce sont deux analyses complémentaires. Le plaidoyer est une opportunité pour recentrer le débat sur l'IA et ses enjeux pour les entreprises». Relevant des «enjeux d'échelle colossaux», il souligne l'importance de «répondre à des cas d'usages».
Anticiper
Les entreprises sont en première ligne, voilà une conviction portée par le manifeste. Elles sont d'ailleurs «des acteurs de proximité», pour Ysens de France. Pour Marie-Aude Aufaure, «il est important d'avoir un modèle qui traduise notre vision du monde. Mistral AI est bien parti pour devenir un champion au niveau international». Autres parties prenantes impliquées: les institutions politiques. Marie-Aude Aufaure évoque ainsi l'intelligence artificielle Albert mise en place par l'État «pour répondre aux questions des citoyens. Cela offre un gain de temps aux agents et permet ainsi de réintroduire de l'humain». Ysens de France fait référence à la gouvernance sur l'IA instaurée dans les ministères. Il s'agit, dès le départ, de s'interroger sur «la plus-value, le coût et l'impact».
Marie-Aude Aufaure insiste sur la formation «dès le plus jeune âge qui permettra de réduire la fracture numérique». Avec le temps gagné, grâce à l'IA, se posent des questions: «Comment le gérer? Comment mettre du liant dans les entreprises? Est-ce à travers des projets poussés par les collaborateurs?» Elle souligne aussi le rôle et la dimension «collaborative» des communs numériques.
«Démocratiser l'IA: en faire une grande cause nationale», est l'une des 3 recommandations du plaidoyer. Effectivement, «l'acculturation et la démocratisation de l'IA sont des sujets essentiels», rappelle Ysens de France. Aussi, il s'agit pour l'entreprise de «voir loin et d'agir maintenant». L'agenda s'y prête bien car le plaidoyer «Pour une IA à impact positif» «s'inscrit parfaitement dans la stratégie européenne», se réjouit Ysens de France.
:: Pour aller plus loin
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