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Tech, régulation… les signaux de la rentrée
C’est la rentrée pour le monde de la Tech ! A cette occasion, La villa numeris publie une note reprenant les points de vue de dirigeants d’entreprises et d'experts sur leur vision du marché pour l’année à venir
Au programme : une accélération technologique qui ne devrait pas se démentir, la nécessité de se former face aux innovations, et un chemin de crête à trouver entre régulation et encouragement.
Delphine Sabattier, journaliste: C'est notre rendez-vous avec David Lacombled, président de la villa numeris. Vous avez tendu l'oreille en cette rentrée. Vous avez écouté vos membres, des dirigeants d'entreprises, mais aussi les experts du secteur pour connaître un peu quels étaient les signaux de la rentrée. Qu'est-ce qu'on peut retenir?
David lacombled, président de La villa numeris: De l’IA, toujours de l'IA et encore de l'IA.
Delphine Sabattier: Oui, principalement. Autre chose quand même.
David lacombled: Ce n’est pas complètement une surprise que l'intelligence artificielle soit la vedette de la rentrée. Il y a des chances effectivement pour que ça nous accompagne pas mal dans la saison à venir, cette affaire.
Peut être une note de méthodologie. On a interviewé effectivement des dirigeants et des experts. Parmi nos membres, il y a du lourd : Rakuten, Meta, Docaposte, Openvalue, Google, Engie, Criteo, l’EPSF, Daphni, Sémiologic, Datarvest, j'en passe et des meilleurs. Avec un récit qui n'est pas celui d'une science-fiction mais au contraire un récit optimiste. Après tout, si on ne l'est pas, nous, qui le sera avec des opportunités dans un nouveau monde. Très clairement, des opportunités sur notre manière de faire, notre manière de travailler, d'imaginer, de créer, d'inventer pour laisser place au «génie humain», pour reprendre l'expression de Fabien Versavau, le PDG de Rakuten France et qui voit une opportunité extraordinaire de mettre les êtres sur la valeur ajoutée qu'ils vont pouvoir réellement apporter. Et donc c'est synonyme de croissance bien sûr pour les entreprises. Et on est clairement en train de passer d'une phase d'emballement à une phase d'accomplissement. L'emballement, c'était le buzzword depuis un an. De toute façon, si on s'était retrouvé ici il y a un an et si on avait parlé de TchatGPT, tout le monde aurait écarquillé les yeux en se demandant de quoi on parlait. C’était une seule citation dans la presse française en septembre 2022.
Delphine Sabattier: Je ne veux pas la ramener, mais quand même, dans Smart Tech, on en avait parlé également.
David lacombled: Exactement. Et d'ailleurs c'était ici. Aujourd'hui, c'est dix mille citations par mois dans la presse française. De toute façon, il suffit d'ouvrir les journaux pour s'en rendre compte. Et quand on parle d'accomplissement, la disponibilité des datas le permet, des architectures robustes le permettent et une puissance de calcul sans égal dont les professionnels nous disent eux-mêmes qu'ils ne l'avaient pas anticipé à ce point-là. Et bien sûr, le succès des intelligences artificielles proviendra de la valeur qu'ils vont créer et de leur usage. Là-dessus, on est un peu rassuré parce qu'on utilise beaucoup les intelligences artificielles sans même s'en rendre compte. Il suffit de chercher sa direction dans un plan ou de choisir une série télé sur une plateforme. Et vous êtes déjà dans une expérience de solution d'intelligence artificielle.
Delphine Sabattier: Il y a quand même pas que l'IA ?
David lacombled: Ah bon? Non, il y a des technologies qui avancent à bas bruit, la blockchain, les technologies immersives, la 5G. Autant de technologies dont on a pu se dire qu'il y avait eu des effets de mode. Mais la réalité, c'est qu'elle s'ancre et qu'elle se développe. Et c'est l'expression de Guillaume Leboucher, que vous connaissez bien sur ce plateau, le patron d'Openvalue qui l'assimile à une course de haies. Vous sautez une haie, mais vous avez l'obligation déjà de regarder la suivante pour garder le cap.
Finalement, il faut avoir cette notion d'anticipation très forte. Et puis il y a le quantique qui peut être une affaire française et européenne. Déjà le prix Nobel de physique l'année dernière, c'est un Français, Alain Aspect, certes avec deux chercheurs américains. Mais très clairement, c'est l'opportunité pour un continent comme le nôtre de reprendre de l'avance dans la course technologique. On ne peut pas dire qu'on soit les plus en avance sur les réseaux sociaux, loin s'en faut. Sur l'intelligence artificielle non plus, mais là, avec des ordinateurs qui promettent une puissance de calcul hors norme, dont on a peine à imaginer ce qu'elles vont produire en matière d'innovation biologique, physique ou chimique, qui peut nous permettre de reprendre d'un coup, d'un seul pied dans la course.
Delphine Sabattier: Aller d'un mot vraiment, sur quoi insiste principalement les membres de La villa numeris pour cette rentrée?
David lacombled: Vous parliez tout à l'heure de Surrégulation sur ce plateau avec l'invité précédent. Tout le monde veut de la régulation, mais pour les autres. Et donc effectivement, comment vous arrivez à protéger des consommateurs sans entraver des acteurs économiques. Et donc comment vous les encourager à investir, à prendre des risques, à innover, à imaginer et comment vous leur permettez finalement que des investisseurs étrangers viennent aussi les accompagner. Et c'est tout le paradoxe de la souveraineté que de pouvoir être ouvert aussi aux autres.
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