Interview partenaire
André Sobczak : «Les entreprises doivent gérer en même temps les transitions écologiques et numériques»
3 questions au directeur du développement durable et de la responsabilité sociale des entreprises d'Audencia Business School, nouveau partenaire de La villa numeris
De premiers travaux ont été initiés avec la grande école de commerce basée à Nantes, en particulier sur les villes du futur et sur la qualité de l'information.
La villa numeris: Quelles sont les motivations d'une école aussi prestigieuse à rejoindre un think tank comme le nôtre?
André Sobczak, directeur du développement durable et la responsabilité sociale des entreprises d'Audencia: Nous sommes ravis de rejoindre votre think tank et d’inscrire ainsi nos coopérations ponctuelles dans un cadre plus institutionnel et plus durable, car nous partageons de nombreuses valeurs. A Audencia, nous avons la conviction que pour développer des recherches et des enseignements qui répondent aux enjeux de demain, il nous faut nouer des partenariats avec des acteurs reconnus pour leur expertise et leur connaissance de l’écosystème, en l’occurrence du numérique. Ces partenariats nous permettent de mieux identifier les enjeux actuels et futurs auxquels font face les acteurs publics et privés, mais aussi de mieux diffuser nos recherches auprès de ces acteurs.
LVN: Transitions écologiques et numériques semblent indissociables. Comment les entreprises peuvent-elles répondre à ce défi?
AS: Oui, les entreprises doivent gérer en même temps les transitions écologiques et numériques. Elles ont tout intérêt à aborder ces deux enjeux ensemble pour transformer leur business model, leur stratégie et leurs pratiques de management. Certaines entreprises choisissent d’ailleurs de confier cette double transformation à une même équipe. Dans les deux cas, il s’agit en effet de réinterroger l’ensemble des activités de l’entreprise et sa raison d’être. De toutes les manières, il faut éviter d’opposer ces deux transitions : la transition numérique ne serait pas durable, si elle ne cherche pas à limiter le plus possible son impact écologique ; à l’inverse, la transition écologique peut tout à fait être accélérée par la transition numérique, par exemple en remplaçant certains déplacements ou en pilotant mieux les consommations et les indicateurs écologiques.
LVN: Quelles compétences doivent développer les dirigeants pour porter ces enjeux?
AS: Pour porter ces enjeux, les dirigeants et les managers, mais aussi les investisseurs doivent d’abord acquérir des connaissances sur les enjeux de la transition écologique et numérique. C’est pourquoi à Audencia, dans une logique d’hybridation des compétences, nous proposons à nos étudiants de suivre des cours sur les différentes énergies renouvelables, sur les smart grids ou sur le big data. Certes, ils ne deviendront pas des ingénieurs, mais au moins ils comprendront les principaux enjeux et ils pourront ainsi mieux communiquer avec ceux qui développeront les solutions techniques. Au niveau des compétences nécessaires pour piloter les transitions écologiques et numériques et les aborder de manière coordonnée, elles sont avant tout comportementales. Il s’agit notamment de fédérer les différentes parties prenantes, en donnant du sens et en partageant une vision, puis de gérer la transformation dans la durée, en définissant des objectifs, en accordant des moyens et en suivant des indicateurs.