It’s time for Africa

It’s time for Africa

Trois questions à...

Nicole Sulu : «Dans cinq ans, il sera trop tard»

La fondatrice du Sultani Makutano rappelle que «Le mobile banking, le transport de marchandises par drones ou encore la connexion internet grâce à la lumière sont nés en Afrique»

Là où l'Afrique se rencontre. Le Réseau Makutano organise les 6 et 7 septembre 2019 la cinquième édition de son Forum annuel, dont La villa numeris est partenaire, à Kinshasa (République Démocratique du Congo). Son mot d’ordre: «It’s Time».

La villa numeris (LVN) : En quoi est-ce le moment de l’Afrique ?

Nicole Sulu, fondatrice du Réseau Makutano (NS) : Depuis une bonne dizaine d’années, les pays africains ont pu mettre en place les prérequis à leur développement. Certains on été plus été plus efficaces que d’autres, mais, dans l’ensemble, le mouvement est général. Maintenant que les fondations sont posées, Il est évident que la prochaine décennie sera celle de la montée en puissance du continent qui a l’atout de posséder des ressources naturelles et humaines immenses. Pour le coup, oui, je pense que non seulement «it’s time for Africa», mais je pense aussi que «it’s time» pour investir sur le Continent. De nombreux secteurs offrent de réelles opportunités d’affaires à saisir maintenant… Dans cinq ans, il sera trop tard. 

LVN : Face à deux continents numériques particulièrement efficients, les Etats-Unis et la Chine-Asie-Pacifique, l’Europe et l’Afrique semblent hésiter sur les stratégies de développement à suivre. Y-a-t-il un modèle africain à inventer ?

NS : Ce qui est clair, c’est que les deux locomotives mondiales que sont les USA et la Chine donnent le ton, et vont le donner pendant quelques années encore. Mais cela ne veut pas dire hésitation ou absence d'innovation, bien au contraire. Je pense même que c'est un avantage qui permet à l’Afrique notamment de faire des «leap frog» plus facilement. C’est à dire des sauts plus rapides dans la modernité car n’ayant pas eu besoin d’étapes intermédiaires. Le mobile banking, le transport de marchandises par drones ou encore la connexion internet grâce à la lumière sont nés en Afrique...

LVN : Quels peuvent être les pistes de développement et d’investissement à initier entre l’Europe et l’Afrique et plus précisément entre la France et la République démocratique du Congo ?

NS : Il y en a tant ! La France a une réelle expertise en agro business, en cosmétologie et en pharmacologie et le potentiel de la RDC est immense à ce niveau. Je pense aussi à l’industrie du bio, transversale à ces trois secteurs, car la grande majorité des terres arables de notre pays est vierge de tout intrant chimique. Les unités de construction de véhicules, d’électro-ménager, la sous-traitance minière, la grande distribution, le sport business, l'éducation,la santé... Tous les secteurs sont concernés. En revanche, les industriels français doivent comprendre que l’Afrique a changé. Que les partenariats se font désormais dans des cadres gagnant-gagnant, respectueux des enjeux de développement des pays, des communautés et des zones d’implantation. En tout cas, nous sommes là pour les mises en relation...

:: Pour aller plus loin :

>> Visiter le site de Sultani Makutano