Le petit chef est mort

Le petit chef est mort

#DigitalTrends Compte-rendu

Diriger, c'est «prendre des risques»

Tout est sujet à transformation au sein des entreprises. Y compris son dirigeant. Laurent Vimont, président de Century 21 France, était le grand témoin de #DigitalTrends mercredi 20 mars 2019 en ouverture de la nouvelle saison de travail de La villa numeris #NewCultureOfWork

«On a toujours fait comme ça», «c’était mieux avant». Des phrases, bien trop souvent transformées en refrain, répétées l’air de rien. Laurent Vimont les réfute. En effet, le digital, «une vague qui surgit au loin» selon les mots du dirigeant de Century 21 France, nécessite une adaptation «quasi permanente» souligne celui qui est à la tête d’un réseau de 7.000 collaborateurs.

Face à un «digital qui s’immisce partout» comme le rappelle David Lacombled, président de La villa numeris, l’intuition joue un rôle majeur. «J’ai choisi de faire confiance à mon intuition» explique Laurent Vimont. Il convient, ainsi, d’écouter celle-ci ainsi que son instinct. Pour ce dernier, «il faut arrêter de lancer des projets uniquement quand ils sont parfaitement en place».

Essayer

Il associe la direction à l’ère du digital à l’importance de «prendre des risques», de «donner du sens» et de «démontrer que l’erreur n’est pas fatale». Pour Laurent Vimont, il est important d’«avoir l’humilité de dire «je peux me tromper». Une chute n’est nullement définitive. Il explique également que «le savoir a changé de camp». Aussi, il souligne que «l’agent n’est plus le sachant mais un trieur d’informations». Le digital permet de repenser les liens, considère le président de Century 21 France, très présent sur les réseaux sociaux. «Le digital est un vrai pont entre les générations». Pour lui, «l’accès au dirigeant n’a jamais été aussi simple. Cela n’a jamais été aussi facile de parler à n’importe qui».  

Un nouveau rapport au management

Un accès immédiat, des contacts directs, la portée du digital est grande. Chez Century 21 France, on a recours à l’outil de travail Workplace by Facebook, qui permet de «communiquer en permanence» à travers les groupes par exemple. Aussi, Laurent Vimont explique notamment le gain de temps en pouvant accéder très rapidement aux éventuels dysfonctionnements. «Cela permet d’être réactif».  Un contact direct qu’il favorise avec ses équipes lors d’échanges informels : «j’apprends plein de choses» explique-t-il, avec enthousiasme.

Donner de l’importance à la direction et au sens. «Je ne crois plus beaucoup au management sans direction». Le manager a, fort de sa mission au sein de l’entreprise, une importance considérable. «Il change positivement la vie des gens». David Lacombled évoque ainsi une étude réalisée par BVA pour Parlons RH, interrogeant les salariés sur les innovations que les employeurs devraient mettre en place en priorité. Il en ressort que les salariés sont avant tout en attente d’innovations managériales et organisationnelles.

Le dirigeant, à la tête d’un réseau de 880 agences, considère que le management se façonne «avec sa tête et son cœur». L’humain y a la part belle. Dès lors, le CV ne s’apparente qu’à une petite partie de l’exercice du recrutement pour Laurent Vimont. «Le regard et la poignée de mains» sont des éléments à prendre en compte également.

«Si le digital représente une source d’autonomie et de progrès y compris pour la bonne marche de l’entreprise, il y a aussi une crainte» relève David Lacombled, à l’image de la notation par exemple. Celui-ci souligne un paradoxe dans l’acceptation du digital par les collaborateurs.

Accepter la critique

Le nouveau management, explique Laurent Vimont, implique de «cultiver l’opposition». Il s’agit d’«être prêt» et de cultiver «une critique constructive sur n’importe quelle idée». Cette culture de la critique joue, pour le dirigeant, «un rôle fondamental». Laurent Vimont déplore la «pyramide terrible du manager qui croit qu’il sait. «Le petit chef est mort» affirme-t-il.

«L’ouverture d’esprit et l’acceptation» sont louées par Laurent Vimont. Au moment de décider, il se pose toujours deux questions : «est-ce bon pour nous ? Est-ce bon pour le réseau ?». Occasion d’aller de l’avant comme le confirme David Lacombled : «on peut travailler dans l’immobilier sans être immobile, après tout !»