Kantar Public pour la French Tech Corporate Community

Kantar Public pour la French Tech Corporate Community

Etude

Le futur des métiers de la data vu par les grands groupes français

A la recherche de ressources rares alors que les données sont au coeur de la transformation des entreprises

Pour la deuxième année consécutive, Kantar Public a réalisé, à la demande de la French Tech Corporate Community et en partenariat avec l’ESSEC, une enquête auprès des responsables des activités digitales et responsables RH des plus grandes entreprises et groupes français afin de recueillir leurs perceptions de l’avenir des métiers de la data

Renforcement de la place de la data dans les entreprises et structuration accrue des métiers

La place accordée à la data au sein des grands groupes se renforce : 59% des dirigeants interrogés cette année considèrent qu’elle a une place centrale ou très importante dans l’activité de leur entreprise (+9 pts en un an), et ce sont désormais 16% (+7) qui considèrent même qu’elle représente le cœur de leur activité.

Parallèlement, les jugements des dirigeants sur le degré d’avancement de leur entreprise dans le domaine de la data s’améliorent. Ils attribuent ainsi une note de 3,5 sur 5 au degré d’avancement de leur entreprise en matière de collecte de données (+0,3 pts en un an), de 3,4 pour l’analyse des datas (+0,2) et de 3,2 pour l’agrégation des données (+0,2). S’agissant de la gouvernance des données en revanche les notes sont stables à 3,3.

On observe par ailleurs une meilleure appropriation des différents métiers de la data : ainsi, la grande majorité des 12 rôles identifiés par la French Tech Corporate Community sont présents dans les entreprises des dirigeants interrogés. Surtout, la capacité des grands groupes à évaluer leurs besoins pour les postes dans le domaine de la data se renforce considérablement : ils sont ainsi 49% à juger cela facile, alors qu’ils n’étaient que 26% l’an dernier. ꟷ Au sein des entreprises, les métiers de la data sont majoritairement (55%) organisés autour d’un modèle hybride (avec des postes dans différentes entités mais coordonnés par une entité centralisée). Dans 25% des cas les postes data sont concentrés au sein d’une entité spécialisée et dans seulement 13% ils existent dans les différentes divisions de l’entreprise.

Un secteur encore très masculin, même si les dirigeants estiment que leur entreprise fait des efforts pour féminiser les recrutements

Les deux-tiers des dirigeants interrogés constatent une surreprésentation des hommes dans les métiers de la data. Une réalité que l’on constate d’ailleurs dans notre étude, dont les répondants étaient très majoritairement des hommes (71%).

Face à cette surreprésentation masculine dans les métiers de la data, 78% des dirigeants interrogés estiment que leur entreprise agit sur ce point (dont 29% qui estiment même qu’elle agit beaucoup).

Des difficultés à recruter dans les métiers de la data qui s’accentuent et touchent tous les types de rôles

La quasi-totalité des entreprises interrogé a procédé à des recrutements en externe sur les métiers de la data au cours des dernières années et la plupart envisage de le faire dans un avenir proche. Le nombre d’ETP envisagés au global tend à augmenter par rapport à l’an dernier.

Pourtant, les difficultés à recruter dans le secteur data semblent se renforcer, 91% des dirigeants interrogés ont rencontré des difficultés de recrutement. Les postes du type Technologie (Data Engineer, Data Architect) semblent particulièrement touchés : 59% des grands groupes disent rencontrer souvent des difficultés pour recruter ces profils et 28% parfois.

Plus largement, près des deux-tiers des dirigeants jugent difficile d’attirer les talents dans leurs entreprise (63% , +4 pts) et plus encore à les fidéliser (77%, +15 pts en seulement un an).

Les dirigeants confrontés à ces difficultés de recrutement déplorent des exigences salariales trop importantes (pour 25% d’entre eux), un manque de profils (24%) et décrivent aussi un manque d’attractivité des grands groupes face aux start-ups ou aux géants internationaux.

Les soft skills sont également au cœur des difficultés de recrutement : d’après les dirigeants interrogés, les compétences sociales personnelles, interpersonnelles et les compétences métiers sectorielles sont les compétences les moins bien maitrisées par les jeunes diplômés français du secteur, alors même qu’elles sont jugées parmi les plus importantes lors des recrutements. Sont notamment reprochés aux jeunes diplômés de manquer de connaissances sur le secteur, de faire preuve d’un trop grand conformisme scolaire et d’avoir du mal à s’adapter aux climats d’entreprise notamment en termes de travail d’équipe ou d’autonomie.

Des formations data jugées encore insuffisamment adaptées aux besoins des entreprises

Dans ce contexte de difficultés de recrutement, 61% des dirigeants (+10 points en seulement un an) estiment qu’en France les formations d’enseignement supérieur pour les métiers de la data sont insuffisantes pour répondre aux besoins des entreprises. Ils sont une minorité (45%) à juger qu’elles sont suffisamment en lien avec le monde de l’entreprise. A noter qu’une part minoritaire – mais croissante – (22%, +9 pts) jugent qu’elles ne sont pas d’un bon niveau par rapport à celles proposées à l’étranger.

Signe toutefois d’une meilleure structuration et connaissance de l’écosystème par les dirigeants interrogés la part de ceux qui jugent facile de repérer les bonnes filières de recrutement progresse nettement en un an, même si elle reste minoritaire (36%, +15 pts).

Parallèlement, 78% des entreprises mettent en place des formations internes pour faire monter leurs collaborateurs en compétences data. Elles visent en premier lieu une sensibilisation générale des collaborateurs et le perfectionnement ciblé de certains employés.

Aux yeux des dirigeants interrogés, les grands enjeux à venir liés à l’évolution des métiers de la data seront le développement des liens entre expertise data et les compétences métiers, l’acculturation de l’ensemble des équipes à la data et le développement des compétences en data.

Les grands groupes semblent toutefois encore relativement peu impliqués dans des tendances Data et IA émergentes : les réflexions les plus engagées concernent l’éthique dans l’utilisation des données et la vulgarisation du potentiel de la data. En revanche, la mise en place d’écosystèmes de partage de données que ce soit avec le secteur public ou d’autres entreprises reste assez peu explorée par les entreprises interrogées.

>> Découvrir l’étude

:: Méthodologie

Echantillon

  • Enquête réalisée auprès d'un échantillon de 82 responsables des activités digitales et responsables RH exerçant en France dans des grandes entreprises.
  • Cet échantillon a été interrogé à partir d’un fichier fourni par la French Tech Corporate Community.

Mode de recueil

  • Les interviews ont été réalisées en ligne
  • Questionnaire quantitatif autoadministré

Date de terrain

  • Le terrain s’est déroulé du 13 avril au 20 juin 2022Le cas échéant, les évolutions indiquées font référence à la première vague de l’enquête réalisée du 25 mars au 21 avril 2021

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