Les compétences digitales nécessaires pour demain

Les compétences digitales nécessaires pour demain

#DigitalTrends #NewCultureOfWork Compte-rendu de la rencontre du 25 juin 2020

Réinventer les métiers

«Bâtir le futur des métiers, 7 propositions pour booster l’employabilité» pour comprendre et anticiper

La crise sanitaire du Coronavirus et le confinement qu'elle a entrainé chamboulent la manière de travailler, le marché de l’emploi et l’économie. Aujourd'hui, l’enjeu est d’accompagner chacun dans la reprise. Il est possible de faire de cette crise une opportunité pour adapter les métiers et les compétences au futur, tant en terme de valorisation des soft skills (adaptabilité, agilité, capacité à travailler à distance) que d’opportunités pour se former aux compétences de demain, plus pointues et plus volatiles.

Célébrer les compétences

«Le métier du futur devient un portefeuille de compétences» explique Isabelle Rouhan, la présidente de l’Observatoire des Métiers du Futur. Expert en management, Philippe Pierre, présente les grandes compétences pour demain : «savoir faire», «faire savoir», «savoir faire faire» et «savoir être présent». Il s’agit ici, analyse-t-il du «défi de l’incarnation». Enfin, il souligne l’importance de «savoir se critiquer soi-même». Pour Philippe Pierre, il est important de «savoir se laisser questionner». 

La formation est attendue. 40% des interviewés du think tank mentionnent son «importance». Stéphanie Fraise, VP global talent management de Blablacar, promeut «la mise en place d’une culture et d’un environnement propices à l’apprentissage». Il convient, selon elle, d’ «améliorer l’employablilité face à ce mouvement inéluctable» qui se joue : «on n’est plus dans une gestion de postes ou de titres mais dans l’adéquation des compétences.» 

Stéphanie Fraise considère que «les entreprises doivent préparer des plans stratégiques pour identifier les compétences à développer». Aussi faut-il inscrire l’emploi au cœur des stratégies mises en place. Isabelle Rouhan rappelle que, chaque année, «80.000 postes ne sont pas pourvus dans la tech». Evoquant «l’upskilling et le reskilling», elle considère que cette dernière est une démarche rendue possible par la formation continue.  

Opérer une vraie transformation digitale 

«L’effet de rattrapage est à aller chercher» pour réaliser «une vraie transformation digitale», explique Isabelle Rouhan, présidente de l’Observatoire des Métiers du Futur. Il s’agit de l’une des recommandations de l’Observatoire à l’issue de ses travaux.  Elle évoque ainsi les «49% des professionnels estimant que leur entreprise ne dispose pas des compétences digitales requises pour l’avenir». «Les compétences digitales nécessaires pour demain : insuffisamment adressés» souligne Stéphanie Fraise.  

Isabelle Rouhan souligne que «La France n’exploite que 12% du potentiel digital de son économie». La transformation digitale se doit d’être «individuelle, collective et humaine» considère l’Observatoire des Métiers du Futur. Pour ce dernier, la formation à grande échelle est cruciale, alors que 13 millions de personnes concernés par la fracture numérique. Aussi, Isabelle Rouhan évoque les programmes du groupe La Poste adressés à 50 000 personnes par an afin de détecter les agents «frappés d’illectronisme». L’éducation se doit aussi d’être partie prenante, alors que «le système éducatif ne prépare pas suffisamment au digital» déplore Stéphanie Fraise pour qui les les jeunes doivent aussi apprendre à travailler leur réseau pour être agiles et employables.»

Le DRH, maître de cérémonie

«Le rôle du DRH est en train de basculer de manière très forte» souligne Isabelle Rouhan. Polymorphe, il se fait «l’agent des talents, dénicheur et cultivateur de potentiels». Il devient alors, bien plus «connecté au business» décrypte-t-elle. La prise en compte de la diversité est, affirme-t-elle, un levier de performance. 

Aussi, Stéphanie Fraise explique «en tant que RH, il s’agit de donner les entreprises des moyens pour tous les critères de diversité». L’organisation du travail se façonne autrement à l’image de «la place physique» du travail explique Isabelle Rouhan : «le bureau devient un lieu de rencontres pour travailler sur des projets». Il s’agit aussi, rappelle Philippe Pierre de renforcer «le lien social entre collaborateurs», louant le rôle clé «des espaces de parole», vecteur de transformation de l’entreprise. En outre, «le salariat ne sera plus le seul modèle» rappelle Isabelle Rouhan. Il y a 1,6 millions d’auto-entrepreneurs en 2019, soit plus de 16,5% par rapport à 2018 d’après L’étude Acoss Stat de janvier 2020. 

«Demain, nous serons face à 5 ou 6 modèles d’organisation» explique Philippe Pierre soulignant leur «coexistence». Il invite à «davantage d’agilité managériale». Les changements sont en nombre et pourtant l’optimiste demeure, en témoignent les 55% des interviewés de l’Observatoire des Métiers du Futur, se disant «enthousiastes» quant au futur. 

Pour David Lacombled, président de La villa numeris, « l'entreprise dé-spatialisée devient un hub où se rencontrent ses salariés, ses partenaires et ses clients » imposant de mettre en oeuvre de nouvelles méthodes de travail imposant « à chacun de se mettre à niveau. » Pour lui,  « personne n’est propriétaire de son travail mais chacun a la responsabilité de sa formation ».

//. Nos grands témoins :

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Stéphanie Fraise

VP global talent management, Blablacar

Philippe Pierre

Expert en management

Isabelle Rouhan

Présidente de l'Observatoire des Métiers du Futur

 

//. Le livre blanc :

L’Observatoire des Métiers du Futur a publié le recueil de ses travaux. C'est le fruit d'une enquête quantitative menée auprès d’actifs de 60 secteurs qui a recueilli 300 réponses. Il regroupe également des interviews d'une cinquantaine de personnalités et experts,  DRH, leaders d'opinions, auteurs, philosophes, sociologues, prospectivistes...

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//. En partenariat avec :

L’Observatoire des Métiers du Futur est un think tank créé pour contribuer à développer l’employabilité en France en décryptant les tendances de l’évolution des métiers.

Il a pour mission de réfléchir, mener des travaux prospectifs, débattre, échanger, proposer, illustrer, et partager, afin de sensibiliser et d’impacter positivement les acteurs économiques et le débat public sur le sujet de la transformation des métiers et du travail en France. Le développement d’un échange international de points de vue au sujet de l’évolution des métiers entre différents pays fait aussi partie de la mission de l’association. >> Découvrir