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L’agriculture, secteur d’avenir
Rendez-vous traditionnel, le Salon de l’Agriculture est de plus en plus connecté
«Le Salon de l’agriculture, ce n’est pas encore Viva Tech. Mais on s’en rapproche» selon David Lacombled dans le rendez-vous mensuel de La villa numeris sur B Smart.
Delphine Sabattier: Aujourd'hui, vous allez nous parler d'agriculture et de technologie. C'est un clin d'œil qu'on va faire au Salon international de l'agriculture qui se tient à Paris. Vous nous rappelez surtout que c'est un secteur de pointe.
David Lacombled: Un secteur de pointe qui nourrit le monde. Alors le Salon de l'agriculture, c'est pas encore VivaTech, mais on s'en rapproche. Alors il faut voir que les humains utilisent leur milieu naturel et le transforment depuis douze zéro zéro zéro ans. Donc autant dire que les techniques et les technologies, ils les ont toujours prises en main quand elles sont arrivées. Si on songe aux machines puis aux machines outils et désormais la technologie et les données. Si vous ajoutez à l'agriculture la nourriture agritech et foodtech, on peut considérer qu'on a 200 startups en France. On ferait mieux d'ailleurs de parler de jeunes pousses. En l'occurrence, c'est vrai, qui sont particulièrement dynamiques et elles sont 40 au Salon de l'agriculture.
Delphine Sabattier: Vous pouvez nous en dire plus?
David Lacombled: Alors quelques exemples peut être en matière de capteurs en matière de drones. Alors, les capteurs, c'est utile pour détecter les maladies chez les animaux. Par exemple les drones pour surveiller ses champs et pâturages et optimiser les récoltes. Une société comme IsAgri, qui vient de racheter la solution Sencrop, développe des stations météorologiques particulièrement précises et en temps réel qui permettent aux agriculteurs d'adapter leurs travaux. Les capteurs en matière d'irrigation, par exemple, c'est un gain d'eau de 20% par des temps de sécheresses à répétition. On voit bien l'intérêt pour les agriculteurs avec la multiplication des données. Là aussi pour les animaux, prévenir plutôt que guérir. Ça marche un peu comme pour les humains.
Je continue la moisson. Naïo Tech, par exemple, vient de fêter les dix ans de ses robots agricoles. Ils s'appellent Ted, Joe, Orio et ils désherbent automatiquement. Et qui dit désherbage automatique, dit emploi de moins d'herbicides. Et quand on voit les polémiques sur le sujet, c'est toujours ça de gagné.
On est sur un marché qui devrait atteindre les 20 milliards d'euros au niveau mondial en 2025. Cette année, c'est quatre fois plus qu'en 2020, en moins de cinq ans.
Donc, dans les travées du salon, vous pourrez échanger avec les fondateurs de Food Pilot. C'est une plateforme de collecte de données avec les fondateurs de Miimosa, avec deux «i», qui est une plateforme de financement participatif ou encore avec les fondateurs de Mycophyto qui proposent d'aller chercher au plus près des plantes leur nourriture pour les nourrir à la racine en quelque sorte. On le voit bien avec beaucoup de ces projets. On est sur une approche de décarbonation et d'économie solidaire, de régénération des sols, et pas uniquement sur des objectifs économiques de performance. Il faut dire que ce sont aussi des jeunes qui les portent.
Delphine Sabattier: Alors on va quand même, Je vous ramène un petit peu sur l'économie, parce que tout ça, ça a un coût très important quand même, le développement de ces technos. L'agriculture est plutôt réputée pour s'appauvrir face à la concurrence internationale. Est ce que ce contexte, en fait, ne va pas avoir raison de votre enthousiasme?
David Lacombled: Alors effectivement, qui dit drones, capteurs dit Des coûts d'acquisition élevés en dépit des gains potentiels à long terme. Néanmoins, en France, aujourd'hui, vous avez un agriculteur sur deux qui est équipé d'un GPS par exemple, pour affiner ses travaux et les apporter de manière très précise. C'est vrai que pour les start ups, vous avez prononcé le mot magique, c'est l'international. Pour passer l'échelle, vous avez quand même de très grands territoires à travers le monde, en Afrique, en Asie et en Amérique du Sud en particulier, qui sont autant de territoires de conquête. Si vous regardez en Inde, il y a une application qui s'appelle e-Choupal, qui a permis à 4 millions d'agriculteurs répartis dans 40 zéro zéro zéro villages de Désintermédier, tous ceux qui voulaient vendre leurs produits et d'avoir en moyenne une économie de gains de 20 % par an.
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