Faut-il un service public de l'information?

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Mieux coordonner les actions de lutte contre la désinformation

Face à un phénomène «largement connu, commenté, prévisible», les moyens doivent être concentrés

Attention, «sujet hautement inflammable» met en garde David Lacombled, président de La villa numeris, dans sa chronique mensuelle sur le plateau de B Smart.

Pour lui, «Les Giles jaunes sont passés par là, les pro russes et les anti-vax aussi, avec parfois des passerelles assez étranges entre les uns et les autres». «La crise économique et les difficultés telles qu’elle se profilent ne vont pas arranger les choses». «Le Baromètre Newsback, qui mesure l’intensité des sujets liés aux fake news dans la presse, montre que la guerre en Ukraine et les énergies sont les plus traités.»

Face à un phénomène «largement connu, commenté, prévisible», selon David Lacombled, «les médias sont plutôt bien organisés avec des cellules de fact checking - un retour aux bases du métier de vérification, de mise en perspective, de hiérarchisation - avec des services dédiés comme AFP Factuel, Vrai ou Fake pour France Télévisions, le Décodex au Monde ou Checknews à Libération». «Tout cela roule suffisamment bien pour qu’ils exportent leur savoir faire au sein des plateformes et des réseaux sociaux». Selon lui, «le bât blesse du côté des pouvois publics où, les moyens sont disséminés donnant le sentiment que la riposte n’est pas menée au bon niveau»

Gloubi-boulga

Reconnaissant «une production législative, réglementaire, de rapports très forte», David Lacombled passe en revue les dispositif existants . Il rappelle en particulier le rapport des ministères des Armées et des Affaires étrangères paru en 2018 - «100 propositions à la clé, rapport brillant, rien n’a été mis en oeuvre», le rapport Bronner de la commission des Lumières à l’ère du numérique avec là «30 propositions rendues il y a un an.»

Côté législatif, «il y a bien eu une loi, en 2018, pour lutter contre la désinformation pendant les périodes électorales» et dont «les jurisprudences se comptent sur les doigts d’une main». «L’ARCOM est également pourvu de moyens supplémentaires en matière de régulation». Selon le président de La villa numeris, il en résulte des «moyens relativement peu coordonnés au risque d’afficher une certaine passivité».

Au passage, il salue les travaux de la commission Bronner qui avait pour souci de ne pas rajouter des textes, «tels un gloubi-boulga immangeable» mais d’adaptation de lois, comme celle de 1881 sur la Liberté de la presse».

Pour David Lacombled, il faut «prendre ces question à bras le corps pour disposer d’une cellule de coordination interministérielle, de relations avec les entreprises, et au niveau européen»

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