Edelman Trust Barometer 2022
Dans un contexte de défiance, la France fait figure d’exception
Le cabinet Edelman révèle et décrypte les résultats de la 22e édition de son baromètre annuel sur le niveau de confiance des citoyens envers les institutions
36.000 répondants dans 28 pays se sont exprimés sur la confiance qu’ils accordent à leur gouvernement, aux entreprises, aux ONG et aux médias.
Dans un contexte global tendu où la défiance est généralisée, la France est une des seules démocraties occidentales à voir progresser son indice de confiance. Une première inédite depuis 10 ans, qui laisse entrevoir un air d’optimisme. L’Allemagne quant à elle régresse, et se classe derrière la Colombie et l’Afrique du Sud.
En France, toutes les institutions gagnent trois points de confiance pour atteindre un taux de confiance compris entre 53 et 55 %. Les médias gagnent un point grâce notamment aux médias traditionnels. La crise sanitaire semble avoir bénéficié à l’éxécutif, qui se voit attribuer 18 points de confiance depuis le début de la pandémie. Après des années d’effet miroir, le gouvernement atteint presque le même pourcentage de confiance que les entreprises.
Un rôle sociétal fort des entreprises
Les Français ont de nouvelles attentes envers les entreprises et attendent plus que jamais qu’elles soient engagées sur tous les sujets. Les entreprises sont perçues 39 points plus compétentes que le gouvernement. En ce sens, elles ont un réel rôle sociétal à jouer et à rendre.
Malgré cet élan d’optimisme, des éléments viennent perturber la confiance des Français envers les institutions. Les Français sont vigilants à ce que les autorités véhiculent de fausses informations ou Fake News. 64% craignent qu’elles soient utilisées comme une arme. Un chiffre globalement en hausse dans tous les pays qui atteint un niveau record dans 13 des 27 pays concernés.
Des Français inquiets d’être manipulés
Les Français semblent également inquiets d’être manipulés. 63% considèrent que les journalistes tentent délibérément de les induire en erreur, en déclarant certaines choses qu’ils savent être fausses ou exagérées. Les Français attendent une qualité d’information forte, c’est le premier levier pour redorer la confiance envers les médias. Le travail effectué sur les Fake News est à continuer ainsi que la formation de de collectifs de fact checking.
Les journalistes ne sont pas les seuls accablés puisque 56% des Français accusent au même titre les dirigeants du gouvernement et 52% les entreprises.
Les Français s’accordent à dire que les médias et le gouvernement ont davantage de pouvoir à diviser au sein de la société qu’à rassembler. A l’opposé, les entreprises semblent avoir autant de capacités à faire l’un et l’autre. Les ONG bénéficient d’un plus fort niveau de confiance. Les Français leur créditent leur efficacité, notamment celle de pouvoir rassembler davantage que diviser.
Les Français appellent à la sincérité de l’engagement avec davantage de sobriété et de transparence. Ils demandent des informations claires, cohérentes et factuelles. Pour briser le cercle de la méfiance, il s’agit de rétablir la confiance dans la capacité de la société à construire un avenir meilleur : montrer que le système fonctionne. Une stratégie de long-terme et d’exigences envers les leaders qui doivent rassembler pour oeuvrer ensemble à une stabilité sociale.