Authentification par biométrie faciale

Authentification par biométrie faciale

Interview partenaire

Une technologie à visage humain

La reconnaissance faciale fait débat. De jeunes entreprises en maîtrisent parfaitement la technologie et en respectent le cadre à l'instar d'Unissey, membre de La villa numeris 

Unissey, créée en 2017 sous le nom de Deepsense, développe une technologie de pointe, basée sur l’IA, qui fluidifie et sécurise les processus d’authentification à partir d’un simple selfie vidéo. Sébastien Brangoulo, son directeur du développement, et Sophie De Martres, sa responsable du marketing, répondent à nos questions. 

Unissey est membre de La villa numeris. Pouvez-vous nous décrire sa mission ?

Unissey a pour mission de fluidifier et sécuriser chaque mise en relation à distance. Comment ? Grâce à une solution d'authentification biométrique faciale robuste, intuitive et rapide.

Nos équipes ont su faire de cette technologie de pointe, basée sur l’IA, LA solution d’authentification qui ne met pas de côté ni la sécurité, ni l’expérience utilisateur. Concrètement, à partir d’un simple selfie vidéo de moins d’une seconde, elle permet de confirmer l’identité de n’importe quel utilisateur à distance. Et ce tout en répondant aux questions suivantes : La personne devant l’écran correspond-elle bien à celle dont l’identité est revendiquée ? Ou est-ce une tentative de fraude ? C’est ici que nos algorithmes de détection du vivant et de comparaison faciale, entraînée par la puissance de l’IA interviennent.

Avec ce parcours de vérification simple et direct, l’expérience d’authentification est optimisée, les fraudeurs sont bloqués avec un haut niveau de confiance. Poursuivant son odyssée depuis maintenant plus de 3 ans, Unissey a toujours tenu le cap au service de ses bénéficiaires… et continuera de le faire ! En considérant les changements de notre société, nous avons à cœur de participer activement à la consolidation d’un accès numérique universel dans lequel chacun peut être garant de son identité, en tout lieu et en toute situation. Alors que certains sont encore inquiets de la sécurité dans le monde numérique, nous voulons rassurer, éduquer et créer une vraie relation de confiance, de fluidité et d’interactivité entre les utilisateurs et leurs services du quotidien... Car c’est possible !

La puissance et la connaissance technologique peuvent et doivent rayonner au service de ses bénéficiaires.

En quoi l'authentification par biométrie faciale peut faciliter la vie quotidienne des consommateurs et des citoyens ?

Aujourd’hui, pratiquement tout se fait en ligne ! C’est une quête vers l’optimisation du temps et la facilité d’utilisation. Par exemple, l’expérience utilisateur attendue auprès de services dits "traditionnels" (banque, assurance, opérateurs mobiles) n’est plus la même. Notamment lors d’une ouverture de compte ou d’actions transactionnelles, il n’est plus question d’attendre au guichet ou de rencontrer physiquement un conseiller. Et quand cette option “à distance” n’est pas proposée, cela peut créer de la frustration chez certains d’entre nous, sans parler de sa nécessité dans certaines conditions notamment lors de la crise sanitaire.

Face à cette praticité, le "tout-en-ligne" est de plus en plus plébiscité, mais cela va de pair avec les nouvelles techniques de tentatives d’accès frauduleux qui l'entourent. Alors comment les bloquer et proposer un niveau de sécurité maximal pour la confirmation d’identité à distance ?

Dans ce contexte, l'authentification par biométrie faciale est la réponse la plus fiable tout en offrant une expérience unique. Démocratisée par les géants de la tech américaine, cette technologie qui permet au consommateur d’accéder au monde numérique grâce à son visage est devenu un cas d’usage pratique et quotidien. Directement intégrée dans un processus de mise en relation à distance, cette solution peut optimiser un nombre infini de parcours : faciliter l’ouverture d'un compte, simplifier son authentification à un site de rencontre, certifier son profil de joueur en ligne, récupérer des PINs ou des mots de passe, sécuriser de nouveaux paiements.... Le consommateur bénéficie alors d’une expérience fluide, garantissant ainsi une forte satisfaction, une augmentation du taux de conversion et l’aboutissement de la demande effectuée en un temps record. Que ce soit pour épauler toute l'économie collaborative, remplacer le mot de passe et la signature électronique ou répondre aux enjeux de sûreté autour des contrôles d'accès … Les usages de la biométrie faciale sont quasiment infinis !

L’impact de cette innovation technologique est très vaste et elle vient également appuyer l’identité citoyenne numérique au sens large. L’activation de l’identité régalienne en passant par la biométrie faciale permet au citoyen de sécuriser ses attributs (création, consommation, renouvellement). La pandémie ainsi que la multiplication des exemples européens s’appuyant sur des moyens d’identification électronique ont accéléré cette tendance et de nouvelles voies sont en cours de déploiement.

En somme, l’adoption généralisée de la biométrie dans tous les secteurs, privés comme publics, est une réponse adaptée aux attentes des usagers et une condition vitale supplémentaire face aux fraudes à l’identité. Cela est bien évidemment à encadrer et sera un modèle pérenne sous couvert de réglementation européenne en matière de protection des données.

Le cadre actuel en matière de données est-il satisfaisant pour une jeune pousse comme la vôtre ? Comment faudrait-il le faire évoluer ?

Que ce soit concernant la collecte, l’utilisation ou l’échange de données, y mettre un cadre réglementaire est indispensable. En tant que précurseur en France et en Europe, nous cherchons à trouver un juste équilibre entre ces trois points et la protection de la vie privée. Néanmoins on ressent une réelle fragmentation dans la réglementation à la fois à l’échelle de chaque pays par rapport aux standards européens, et aussi à l’international. Énoncé, interprété et appliqué différemment, ce cadre plus ou moins strict selon les zones géographiques, a souvent donné un avantage commercial aux entreprises des grandes puissances en dehors de l’Europe. Cela ayant historiquement créé une dépendance envers leurs solutions. Aujourd’hui, il est indéniable que les évolutions réglementaires que nous opérons en France et en Europe vont dans le sens d’une souveraineté numérique essentielle. Mais elles doivent avoir davantage de poids à l’international afin de s’harmoniser et ne pas induire de sacrifice économique aux acteurs privés. Il faut retrouver un équilibre qui favorise l’émergence de pépites nationales sur le sol européen.

La complexité du paysage réglementaire induit également une charge administrative très lourde dans l’obtention des évaluations ou les formalités à remplir dans le cadre de la conformité du traitement de données. Pour des petites entreprises telles que la nôtre, les ressources humaines et temporelles nécessaires sont difficilement mobilisables en interne et coûteuses à l’externe. Il semblerait donc important d’alléger certaines procédures en fonction de la capacité de chaque acteur ou du moins de leur proposer un accompagnement dédié pour aider à la mise en conformité, tout en favorisant le développement technologique et commercial.

Ce travail de mise en transparence et de pédagogie s’applique tout aussi bien pour les acteurs traitant des données que leurs propriétaires eux-mêmes. Comment leur apporter une visibilité sur le degré de confiance du collecteur ? Il semble important d’établir un score simple et fiable pour chaque solution traitant de données personnelles, à disposition sur le marché. Ceci à la condition près d’y intégrer une granularité selon le secteur d’application et le cas d’usage. Cela donnerait plus de pertinence aux mesures prises dans les directives générales, qui sont un premier bloc essentiel. Par exemple, dans le cas des données biométriques faciales, les enjeux ne sont pas les mêmes dans le cas de l’identification ou de l’authentification (différenciation qui sera détaillée à la question suivante).

Aussi, en l’état, la réglementation adresse bien évidemment l'adéquation des processus de collecte et de sélection des données mais il nous semble tout aussi important d’évaluer la qualité desdites données (appelées données “d’entraînement”). D’où proviennent-elles ? Comment ont-elles été collectées ? Et ce notamment lorsque celles-ci servent à créer des solutions universelles destinées à être utilisées par l’ensemble de la population, sans risquer de créer de disparités, et toujours dans l’optique d’en donner un accès équitable.

Facebook a annoncé qu'il n'utiliserait plus la reconnaissance faciale pour reconnaître ses utilisateurs. Est-ce un mauvais signal pour le marché ?

Bien au contraire, c’est un excellent signal pour le marché ! Cela, à condition de rappeler au grand public la distinction entre les technologies de reconnaissance faciale (utilisées dans le cas de Facebook) et l’authentification biométrique. Les deux ont des approches totalement différentes quant à la collecte et l’utilisation desdites données personnelles.

Dans le cas de l’authentification, les données biométriques faciales de l’utilisateur sont utilisées de manière volontaire, à la suite d’un consentement éclairé et avéré. Celles-ci sont chiffrées et individuellement comparées (1 contre 1) dans le but de faciliter ou sécuriser un accès à distance.

Cette situation est très distincte du cas de la reconnaissance faciale par identification, qui était utilisée par le réseau social mondialement connu. On parlait ici de stockage de données biométriques issues de photos, à des fins d'identification (1 contre N). L’arrêt de cette fonctionnalité répond aux inquiétudes des utilisateurs qui souhaitent réprimander la collecte de données lorsqu’il n’y a pas de consentement éclairé de leur part. En ce sens, le signal est bon. Il faut aller vers une utilisation strictement encadrée des systèmes d'identification biométrique à distance : une pratique à réserver aux instances gouvernementales, dans un cadre réglementaire précis. Au sens large, cela donne un coup d’accélérateur à l’approche éthique et responsable que doivent prendre les technologies d'intelligence artificielle à ce jour. L’idée n’est pas de contraindre ou freiner la création de solutions basées sur l’IA, dont la pertinence pour résoudre certaines problématiques de notre société actuelle est bien avérée. Mais le signal donné par l’arrêt de la reconnaissance faciale sur Facebook vient plutôt nous pousser, en tant que société, à adopter un cadre commun afin de lutter contre certaines dérives, comme les biais, la collecte non-consentie de données ou la violation de la vie privée.

Aujourd’hui, notre volonté, dans le secteur de l’authentification biométrique, est celle de créer et promouvoir des systèmes qui respectent la vie privée, sont robustes et ne provoquent aucune discrimination.

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